Genèse d'une ville et d'un territoire à la veille de la Seconde Guerre Mondiale
Résumé
Valenciennes, ville carolingienne, s’est développée progressivement pour atteindre sa taille adulte vers 1125 et l’a conservée jusqu’au XIXe siècle. Ville rattachée à la France, après les conquêtes militaires de Louis XIV, Valenciennes devient chef lieu d'intendance en 1716 et bénéficie de la découverte de la «terre à charbon». La Restauration marque l’essor du bassin minier valenciennois. A partir de 1834-1835, l’industrie sidérurgique s’installe dans le Valenciennois. Au milieu du XIXe siècle, le Valenciennois a réussi son décollage industriel grâce à trois facteurs : la découverte d’une matière première en forte demande (la houille), les capitaux venus de l’extérieur et un savoir-faire industriel accumulé, parfois venu de l’extérieur. L’arrivée massive de la construction mécanique en 1881 marque la première phase de restructuration du Valenciennois. Les entreprises parisiennes viennent en nombre s’installer dans le Valenciennois, attirées par la proximité des matières premières et la présence des utilisateurs.
Au recensement de 1936, Valenciennes compte 42 564 habitants répartis dans 10.861 immeubles. Cet apogée démographique s’explique par une immigration massive qui n’est pas sans poser de problèmes aux autorités locales. Valenciennes est une ville ouvrière et commerçante aux services administratifs dispersés. La majeure partie du commerce est concentrée autour de la Grand Place - Place du grand marché - comme on l’appelait au Moyen-âge, et dans le réseau des rues adjacentes. Les habitants de Valenciennes sont attachés à leurs libertés communales, octroyées par Baudouin III par la Charte de charité postérieure de cinquante ans aux Ordonnances de la Draperie. La ville tire un grand orgueil de ses innombrables artistes dont 21 ont obtenu un prix de Rome. Les Valenciennois sont également très attachés au décor de leur cité.