Regards croisés concernant le ravitaillement de Valenciennes et le District de Valenciennes, préoccupation majeure des populations de ce premier territoire occupé du Nord de la France en 1914-1918 : Différence entre versions

(De juin 1916 à l'Armistice. "La guerre va commencer pour vous" De Charybde et Scylla)
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Les "bouches inutiles" des territoires occupés,  exportées dans le Sud de la France ont, elles aussi, fait l'objet de discrimination. Elles furent appelées :"les boches du Nord".
 
Les "bouches inutiles" des territoires occupés,  exportées dans le Sud de la France ont, elles aussi, fait l'objet de discrimination. Elles furent appelées :"les boches du Nord".
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Version du 25 octobre 2018 à 21:06

Regards croisés concernant le ravitaillement de Valenciennes et le District de Valenciennes, préoccupation majeure des populations de ce premier territoire occupé du Nord de la France en 1914-1918 (à travers les témoignages de trois valenciennois : René Delame, Maurice Bauchond et Jules Thiroux)

Introduction

Alliances militaires en 1914
  1. Le 25 août 1914, le Valenciennois, premier territoire français occupé.
  2. La France occupée en 1914-1918 est celle d'une France riche et prospère avec ses mines, ses industries sidérurgiques et métallurgiques, sa diversité agricole.
  3. L'occupant sait qu'il a envahi une région riche mais la veille de l'envahissement, le Directeur de la banque de France a rapatrié les liquidités des banques et des industries.
  4. Un territoire découpé en "Kommanduren" d'Etape sous le joug de l'autorité militaire allemande.
  5. Dès le départ, le conflit militaire qui oppose les belligérants de la Triple-Entente aux pays de la Triple-Alliance est un conflit économique.
  6. Seuls au monde. Le face à face des maires des territoires occupés avec les autorités militaires allemandes.

D'août 1914 à mars 1915. Pour éviter les pénuries alimentaires à venir, les édiles prennent des mesures de précaution

L'avancée des armées allemandes en août 1914 (le plan Schlieffen)
  1. Une population locale en état de choc : violence et pillage des ressources locales.
    1. Début août à l'invasion. Les premières réquisitions de l'Armée française.
    2. Dés 2 août 1914, le Conseil municipal de valenciennes se préoccupe du ravitaillement de la population et des secours pécuniers à lui apporter.
    3. Période d'attente à partir du 25/8. L'autoritarisme allemand, "la guerre doit nourrir la guerre": réquisitions, contributions de guerre et amendes.
  2. Une économie locale administrée en accord avec les objectifs de l'Armée allemande.
    1. Les municipalités confrontées aux premières difficultés : l'approvisionnement des marchandises, leur financement et la hausse des prix des marchandises.
    2. Convergences d'intérêts entre édiles et Autorité occupante mais divergences de vue sur les buts de la rationalisation de l'économie locale.
    3. Les autorités occupantes veulent imposer leurs conditions à la fois sur l'achat des matières premières (les "Zentrales"), la confection des produits alimentaires de première nécessité, la circulation fiduciaire et la recherche d'approvisionnement extérieurs auprès des pays neutres (la Suisse et la mission King/Astruc)
  3. La crise de l'hiver 1914-1915
  4. Des pénuries apparaissent.
  5. Le blocus maritime franço-anglais et le mémorandum allemand du 15 janvier 1915. Après la stabilisation du front, l'enjeu de la guerre devient économique.

De l'approvisionnement du territoire par le C.R.B dès avril 1915 aux insuffisances du système et aux dysfonctionnement du marché dès juin 1916. Les inquiètudes allemandes

Le district de Valenciennes
  1. L'approche de la Commission for Relief in Belgium.
    1. Le 18 décembre 1914, visite à Valenciennes de la délégation américaine "Rockfeller Fondation War Relief". Premiers contacts valenciennois avec le C.R.B. Négociations entre bélligérants, pays neutres et administrateurs du C.R.B
    2. Visite historique le 10 avril 1915 d'une délégation allemande, du CRB et du CANF à Valenciennes pour une mise au point en vue du ravitaillement du territoire.
    3. La Convention réglant définitivement le ravitaillement dans les pays occupés est signée à Bruxelles le 13 avril 1915 entre le commandant supérieur de l'armée allemande (Von Kessler, major) et la Commission for relief in Belgium (Oscar T Crosny). Mode de fonctionnement du système sous contrôle américain et allemand. Comment ça marche?
  2. Des premiers résultats encourageants aux insuffisances du système.
    1. Fonctionnement du CRB sur le district de Valenciennes. Rôle du CANF et du Comité hollandais
    2. Premières livraisons de denrées alimentaires le 5 avril 1915
    3. Les manoeuvres dilatoires et les agacements des Autorités occupantes relatifs à la multiplication des réseaux d'approvisionnement et la prolifération des bons de nécessité. Les nouvelles exigences allemandes se font de plus en plus précises pour éviter les émeutes de la faim. L'expulsion des bouches inutiles.
    4. La visite d'Herbert Hoover à Valenciennes en mars 1916.
  3. Le système D.
    1. Soumis au financement des Etats, les dons américains se raréfient. Une situation alimentaire toujours précaire en 1916. Recours aux "ravitailleurs" et aux "fonceurs". Des fraudes multiples et un sentiment généralisé d'injustice.
    2. La municipalisation de plusieurs services (la distribution du pain ou de la farine, la boucherie municipale, les soupes populaires).

De juin 1916 à l'Armistice. "La guerre va commencer pour vous" De Charybde et Scylla

  1. Dés la fin de l'année 1916, les réquisitions s'accentuent.
    1. Recrudescence des pratiques spéculatives et des fraudes. Dérégulation des marchés : l'inflation devient galopante.
    2. Les conditions hivernales désastreuses de 1917-1918. Inquiétudes sur la récolte et la qualité des produits. Des émeutes de la faim éclatent.
  2. la guerre sous marine à outrance, l'entrée en guerre des E-U
    1. La crise du lait, du beurre et des pommes de terre.
    2. Les allemands réduisent d'un tiers les rations quotidiennes.
    3. Conseil de la mairie de Valenciennes : "Il est nécessaire de mâcher les aliments longtemps dans la bouche même quand les aliments sont en purée car il est indispendable qu'ils restent longtemps au contact avec la salive".
  3. 1917-1918 Dépérissement généralisé.
    1. De mars à août 1917 : nouvelle crise du pain
    2. Fermeture des fourneaux économiques et arrêt de la distribution des soupes populaires. Le sauvetage vient des approvisionnements du Comité hollandais (le Comité Delsalle/Gerdinge réactivé). la visite du Ministre plénipotentiaire des Pays-Bas à Bruxelles faite à Valenciennes le 19 juillet 1917. Les ateliers régionaux du ravitaillement ont pourtant des réserves. Pourquoi?. Le recours compensatoire aux ersatz : phosphatine, lait condensé, apparition de nouvelles recettes .
    3. Dès l'été 1918, ce sont les événements militaires qui prennent le dessus. L'administration allemande abandonne toutes formes de contrôle.
Tableau des livraisons en kilos des marchandises délivrées aux comités régionaux du district de Valenciennes d'avril 1915 à mars 1918 (extrait)
farine 76 440 260 069
biscuits 3 191 215 950
Saindoux 5 139 904 300
volaille 25 549 700
Lait conservé 3 632 364 408
cacao 233 826 306
sel 1 634 274
Cristaux de soude 1 326 504 500

Conclusion

  1. Les conséquences sanitaires
  2. Au recensement de 1921, l'arrondissement valenciennois compte 243 400 habitants soit une baisse de 7% par rapport au recensement de 1911 (261 819 habitants).
  3. Le territoire occupé fut bien pour les français en zone occupée un territoire en guerre.
  4. Les dépenses de l'arrondissement pendant la Grande Guerre (d'août 1914 au 31 juillet 1918) selon une situation établie par le sous préfet s'élevait à 391 607 000 francs soit 98 millions par an.
  5. La Grande guerre a donné naissance aux premières organisations non gouvernementales (ONG) dévolues au sort des civils occupés (la CRB).
  6. Les civils des départements français occupés entre 1914 et 1918 et notamment du district de Valenciennes, ont connu une expérience particulièrement violente. La guerre qu'ils ont subie n'est pas celle qu'a vécu le reste des Français qui n'a pas connu l'occupation. A leur propos, Annette Becker a pu parler de vies "déconstruites".

Ces populations ont le sentiment d'avoir fait preuve d'un grand patriotisme comme le montre le nombre faible de procés pour intelligence avec l'ennemi. La suspicion de la Nation contre ceux qui ont été durablement en contact avec l'occupant est d'autant plus insupportable. Ces populations libérées subissent de longs mois encore des restrictions, l'humiliation de la faim dans un pays victorieux. Ils ont le sentiment comme le dit Philippe Nivet, historien de l'Université de Picardie, de n'être pas la priorité du gouvernement au point que beaucoup d'entre eux critiquent l'intervention de l'Etat dans l'oeuvre de reconstruction, exaltent à cette occasion le régionalisme. Un Lillois va jusqu'à écrire, en janvier 1919 : "Si cela continue, nous allons nous soulever, et demander que tous les départements envahis forment un Etat neutre, car nous ne sommes plus des Français".

Les "bouches inutiles" des territoires occupés, exportées dans le Sud de la France ont, elles aussi, fait l'objet de discrimination. Elles furent appelées :"les boches du Nord".


Événement

conférence sur le thème : "Regards croisés concernant le ravitaillement de Valenciennes dans le territoire occupé du Nord de la France en 1914-1918"

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Date: 2018-11-06T15:00:00Z

Lieu: Musée des Beaux-Arts de Valenciennes

Adresse: Boulevard Watteau

Par: Jean-Marie Richez