Une activité transfrontalière , les marbreries entre 1750 et 1940

La région qui s'étend de part et d'autre de la frontière de l'Avesnois et du Hainaut belge constitue un ensemble géologique homogène de terrains primaires modifiés localement à l'ère tertiaire avec des massifs coralliens favorables à l'exploitation de carrières de marbre noir ou rouge (Saint-Anne et Rance) susceptibles d'être utilisés dans la décoration ornementale des églises, des châteaux et des demeures bourgeoises. Leur mise en exploitation à partir du XVII° siècle grâce au vaste chantier de Versailles relaya l'activité des forges et donna naissance à une forte activité économique qui perdura jusqu'en 1914/1940 comme l'attestent les copies de 25 000 lettres de la marbrerie Cèli-Henaut de 1860 à 1890 et un document inédit de la carrière des Hailleux (Cousolre) portant sur la période 1854- 1867. La frontière, mouvante, fut l'occasion d'un déplacement opportun des ateliers mais aussi d'une curieuse continuité de comportements entre les marbriers, à l'aise autant d'un côté que de l'autre, entre Beaumont, Rance et Cousolire.