La société des charbonnages de Thivencelles et Fresnes Midi au XIXè siècle

Fosse Jean de Dieu, dite fosse Soult1 à Fresnes sur Escaut en 1900

Durant la période de fièvre de la prospection houillère sous la Monarchie de Juillet (1830-1840) se forment quatre nouvelles compagnies minières sur les bordures Nord et Sud du bassin valenciennois: la Compagnie de Douchy, de Crespin-Nord, de Vicoigne et Noeux et enfin de Thivencelles-Fresnes Midi, le 22 décembre1841 (résultat de la fusion de trois petites compagnies Saint-Aybert, Escautpont et Thivencelles-Fresnes-Midi s'expliquant par le besoin de concentrer les capitaux en vue de continuer la prospection et préparer l'exploitation future, mais aussi en vue de lutter contre la concurrence des deux puissantes Compagnies d'Anzin et d'Aniche).

Au départ, malgré les dimensions restreintes des concessions, les plus petites à l'époque pour le bassin du Nord, cette société Thivencelles-Fresnes-Midi semblait richement dotée. La richesse du gisement semblait garantie par la production des fosses voisines de la Compagnie des Mines d'Anzin à Vieux-Condé et des fosses de Bernissart et Hensies-Pommereul.

Dans Germinal, Emile Zola décrit la lutte entre le Cie Denneulin et la Cie de Montsou, qui veut absorber la première. Il est indiscutable que Zola ait dissimulé le Cie d'Anzin sous le vocable de la Cie de Montsou. Mais que cache celui de Denneulin? Serait-ce la société de Thivencelles-Fresnes-Midi, célèbre pour ses démêlés judiciaires avec la Cie d'Anzin, et non moins célèbre pour ses déboires financiers et ses finances obérées?

Une question ne cessait d'intriguer les historiens: cette société de Thivencelles-Fresnes-Midi n'avait distribué que de maigres dividendes à ses actionnaires soixante ans après sa création. Quelles en étaient les causes? Un stock de livres comptables moisis et criblés d'éclats d'obus de la Seconde Guerre Mondiale ayant été découvert dans les écuries de la fosse Soult1 de Fresnes sur Escaut déposé au centre historique minier de Lewarde: l'occasion était belle pour Marcel Gillet et Odette-Hémery-Hardy, éminents professeurs d'histoire contemporaine à l'université de Lille III d'en confier l'étude à trois étudiants en master. Ce sera l'objet de cette conférence.